Un poète au succès révolu, Alcandre, fait la rencontre d’un jeune homme livreur de pizza, nouvel Arlequin. L’épopée a commencé. Se reconnaissant comme histrion et mentor, les deux hommes nouent une alliance pour tenter de démasquer une époque falsifiée par les puissances de l’ordre et de l’argent. Épaulé par quatre jeunes comédiens, Arlequin mène bataille contre la bêtise. ... Il fomente une série de canulars, pierres angulaires de cette tétralogie : dans « les débuts d’Arlequin », un faux poème de Rimbaud discrédite le monde culturel ; dans « la trahison d’Arlequin », c’est un miracle conçu de toutes pièces qui mystifie le milieu religieux ; dans « la mort d’Arlequin », la cruauté des puissants se révèle dans un restaurant cannibale ; dans « le triomphe d’Arlequin », enfin, le héros affabule sa propre mort. Quatre aventures pour raconter le grand combat que mènent de jeunes gens amoureux d’art et d’absolu contre le monde de la démission spirituelle. Quatre aventures dans lesquelles le faux produit le vrai, questionnant inlassablement l’art de la scène et ses ressorts. Les esthétiques se croisent et se superposent, aussi bariolées que le célébrissime costume d’Arlequin : théâtre épique, baroque ou de tréteaux, tout est à prendre pour exprimer l’urgence de jouer, d’écrire et de vivre.
Fil rouge de ce feuilleton de onze heures, Arlequin apparaît à grand renfort de clowneries, de cabrioles et de calembours. Face à tous les Pantalons qui nécrosent les milieux politiques, religieux et financiers, il délivre la voix de ceux qui n’en ont pas. Bertrand de Roffignac subjugue tandis que les éternels compagnons d’Olivier Py jouent les affreux et s’en donnent à cœur joie ; Xavier Gallais, en alter ego du metteur en scène, bouleverse ; les plus jeunes comédiens font montre de leur impétuosité.
Pour sa dernière création en tant que directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py fait le choix du passage de relais et même de la célébration. Car, il le sait : « le monde a besoin...Lire plus Lire moins