Scarlett et Novak

D’après Alain Damasio

Que reste-t-il à l’humain si on lui enlève son smartphone ? L’adaptation scénique du texte d’Alain Damasio emprisonne son héros dans un cube numérique pour mieux pointer l’addiction de chacun aux nouvelles technologies et la perte de repères avec le monde sensible qui en découle.

Le souffle court, Novak s’enfuit pour échapper à ses agresseurs. ... Trop tard, ils sont là. Ils lui volent Scarlett, ou plutôt son smartphone habité par une intelligence artificielle qui gère ses données personnelles et bien plus encore. Plus de moyen de paiement, plus d’adresse ni numéro, plus de sens de l’orientation. C’est comme si Novak s’était fait retirer une partie de lui- même… Le court roman d’Alain Damasio – auteur de SF célébré pour La Horde du contrevent et Les Furtifs – a saisi d’effroi Vladimir Steyaert, tant il montre avec acuité et radicalité notre addiction aux technologies, qui entraînerait, in fine, une déconnexion avec le monde réel, la terre, le vivant. Le metteur en scène a alors transformé le « technococon » de Damasio, ce « piège doux et serein dont on ne sent pas tout de suite ce qu’il a d’aliénant », en un cube géant. Novak erre à l’intérieur de cette chrysalide 2.0 et sur ses faces translucides sont projetés les éléments de sa vie numérique. Que se passera-t-il quand la coquille se fissurera et que le jeune humain sera contraint de retrouver l’usage de ses sens premiers ? C’est cette éclosion qui se donnera à voir sur scène, nouant un lien plus direct, plus analogique, et peut-être plus naturel entre Novak et les spectateurs.
Mais vous, êtes-vous prêts ?

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