La Rêveuse :
La rêveuse est une danse obsessive, circulaire, une ronde, une errance autour d'un centre.
Une spirale qui ne connaît ni début ni fin où l'âme et le corps viennent s'enrouler sur ce qui demeure invisible, immobile. La rêveuse est une orchestration des coïncidences dépourvu d'enjeu. Les variations sont aléatoires, imprévisibles, intuitives et singulières. Des images ... apparaissent, fulgurantes, sans jamais trouver de point d'ancrage dans l'espace dans lequel elles se meuvent. La rêveuse est une contemplation hypnotique et insaisissable, un kaléidoscope de perception. La danseuse est prise dans une boucle infinie comme un pendule poursuit sa course, imperturbable, patiemment, fatalement, papillon de nuit sortant de sa chrysalide.
La Fuite :
Lionel Bègue s’empare de cette tragique métamorphose pour questionner la transformation perpétuelle du corps humain, le corps vieillissant, le corps accidenté. Il ne garde du mythe que la transformation. Il nous invite à être les témoins d’une lente et inexorable altération. Sur scène, il s’entête dans une gestuelle répétitive, hypnotique, glissant de l’homme à la bête et de la présence à l’effacement.
L’écriture chorégraphique permet le glissement, crée aussi l’inattendu et la contrainte. Elle impose des bascules involontaires, des chemins non-conduits, à l’image de cette transformation non désirée. C’est une manière d’articuler clairement ce travail de répétition, de donner la sensation de quelque chose qui se répand de manière constante et inéluctable.Lire plus Lire moins