La musique, écrivait Rachmaninov, est «sœur de la poésie et fille du chagrin». Pour ouvrir la saison de L’AO, Evgeni Kissin et Nikolaj Szeps-Znaider jouent la carte du romantisme avec ces deux compositeurs majeurs du répertoire russe.
C’est le plus difficile peut-être de tous les concertos pour piano, si difficile que son compositeur et premier interprète, malgré une technique ... prodigieuse, sortait épuisé après l’avoir joué en concert. Ce Troisième Concerto de Rachmaninov, Evgeni Kissin en connaît tous les pièges, les traits les plus périlleux comme l’endurance qu’il exige, car il a repris l’ouvrage sur toutes les scènes et en a gravé un enregistrement exceptionnel sous la direction de Seiji Ozawa. «Il faut avoir quelque chose en plus de la technique», affirmait Rachmaninov ; Kissin, c’est non seulement la magie des doigts, mais aussi l’intelligence du phrasé ardent et passionné. Nul doute qu’il transmettra cette flamme à l’Orchestre national de Lyon, avant que Nikolaj Szeps-Znaider poursuive le programme dans la féerie tchaïkovskienne de La Belle au bois dormant. Une suite d’orchestre sans tutus mais emplie des rythmes de la danse, à trois temps pour la célèbre «Valse des fleurs». Les personnages prennent vie, la musique mène Aurore et le Prince vers l’autel, et déjà Cendrillon, le Chat botté et tous les invités prennent part à la fête. Une musique de conte, un rêve romantique.Lire plus Lire moins